Il y a deux ans, j’étais quelques jours au bord de la mer, en Bretagne, pour fouler une partie du célèbre Sentier des Douaniers. Un Airbnb situé à deux pas d’une épicerie spécialisée en produits bretons, une plaque vitrocéramique et une poêle… il n’en fallait pas plus pour que je fasse l’overdose sucrée de ma vie. Crêpes au caramel au beurre salé, pas loin d’une dizaine si je me souviens bien, avec en dessert le quart d’un kouignamann.
S’en est suivie une nuit horrible qui s’est soldée par une résolution salvatrice au réveil : le sucre, c’est terminé. Tellement dégoûtée, je décide d’arrêter le sucre, et d’arrêter complètement.
Pour moi qui étais une – très – grande consommatrice de produits sucrés depuis ma petite enfance, qui trouvais son réconfort après une dure journée dans un gros morceau de brownie ou une poignée de Schokobons, arrêter le sucre s’annonçait être un vrai défi.
Un sevrage du sucre en bonne et due forme
Ni une ni deux, le lendemain de cette orgie sucrée je mettais mon plan à exécution. Enfin à vrai dire je n’avais aucun plan, juste ma volonté de fer dont j’avais déjà testé la solidité en arrêtant complètement l’alcool et la cigarette il y a 15 ans. Mais pas de panique si la vôtre est un peu plus fébrile, la volonté ça s’apprend et ça se développe ! Si vous en doutez, allez de ce pas vous procurer ce livre.
Première étape pour arrêter le sucre : consolider ma décision
Comme j’avais 10h de route pour rentrer en Alsace depuis la Bretagne, j’ai profité de ce temps pour consolider ma décision d’arrêter le sucre. Consolider, c’est aller chercher tout ce que l’on peut comme arguments pour être sûr qu’on prend la bonne décision et qu’on ne la regrettera pas.
Pendant ces 10h, j’ai écouté des podcasts scientifiques sur les méfaits du sucre pour la santé et les bienfaits de l’arrêt du sucre, des conférences de chercheurs qui nous mettent en garde contre ce poison. Et, surtout, des témoignages de personnes qui ont arrêté le sucre et qui nous parlent de leur vie d’après.
Ce temps m’a également servi à définir ce que j’allais exactement arrêter de manger :
- J’allais arrêter complètement tous les produits contenant du sucre ajouté (gâteaux, desserts, chocolat en dessous de 100% (oui oui ^^), sauces contenant du sucre, biscuits apéritifs contenant du sucre (oui oui, lisez bien les étiquettes !), etc.) ;
- Et j’allais réduire drastiquement les aliments ayant un index glycémique très élevé (les jus de fruits, les dattes, le miel, certains laits végétaux comme le lait de riz, etc.) ;
- Je continuerai à manger des fruits entiers, des patates, du riz, des pâtes, du pain, aliments essentiels à ma vie de sportive ;
- Je ne mangerai pas d’aliments édulcorés, et je n’en utiliserai pas dans la conception de mes futures pâtisseries sans sucre.
Remontée à bloc par tout ce que je venais d’entendre, d’assimiler et de clarifier, il ne me restait plus qu’à passer à l’étape suivante.
Deuxième étape pour arrêter le sucre : vider ses placards
De retour à la maison, juste après avoir déballé ma valise, je me suis attaquée à une étape cruciale lorsqu’on commence un sevrage du sucre (ou de tout autre produit) : se débarrasser de la denrée interdite.
J’ai pris un grand sac que j’ai rempli de tous les aliments contenant du sucre ajouté qui étaient dans ma cuisine : les gâteaux, les céréales, les pots de confitures, les tablettes de chocolat. Les pots de miel aussi… eh oui, la vie est dure.
J’ai donné ou jeté ce qu’il y avait dans ce sac, et le tour était joué.
Bien sûr, la chose se complique un peu si vous habitez avec votre famille ou avec des personnes qui continuent à manger la denrée interdite… Dans ce cas, mon conseil est de leur demander de centraliser tous les produits sucrés en un seul endroit (dans un seul placard par exemple). Veillez à ce que cet endroit soit fermé (pas de vue directe sur les produits sucrés). Cela vous évitera d’avoir à tomber nez à nez avec des gâteaux ou du chocolat à chaque fois que vous entrez dans la cuisine.
Troisième étape pour arrêter le sucre : ANTICIPER
Je l’écris en majuscule car c’est certainement la chose la plus cruciale lorsqu’on décide d’arrêter de consommer un produit dont on est addict : il faut anticiper. Ça veut dire qu’il faut prévoir :
- des alternatives pour remplacer ce qu’on avait l’habitude de manger (à la place du dessert, des snacks pré et post entrainement, des goûters…)
- des solutions en cas de « craving » (un terme utilisé en addictologie pour désigner l’impulsion à consommer). Comment est-ce que je vais faire face à l’envie irrésistible de manger le gâteau ou le petit praliné trop mimi qu’on me propose ? Est-ce que je vais manger un fruit ou quelques amandes à la place ? Faire un petit enchaînement de squats et de pompes pour distraire mon envie et apaiser la tension ? Me pincer très fort l’avant-bras en me disant que je suis la dernière des m*rdes si je cède ? A vous de trouver des façons de gérer ces moments pour respecter l’engagement que vous avez pris envers vous-mêmes : arrêter le sucre.
Je fais souvent rire mes ami.e.s, parce que je viens à leurs anniversaires avec une banane, du chocolat 100% et des oléagineux, en leur expliquant non sans humour que ce sera ma façon de célébrer ce moment avec eux puisque je n’aurai pas le droit de toucher aux délicieux gâteaux qu’ils auront confectionnés.
De même, lors des longs voyages, notamment en avion, j’anticipe en emportant mes propres snacks car je sais qu’on ne me proposera, pour les en-cas, que des aliments transformés et sucrés.
Je pense que le manque d’anticipation c’est vraiment LA chose qui peut nous faire flancher : se retrouver avec une faim de loup sans avoir prévu le coup… On est alors bon pour accepter de manger ce à quoi on a accès immédiatement : des choses emballées qu’on trouve facilement, dans les distributeurs par exemple.
Quatrième étape pour arrêter le sucre : se féliciter
Last but not least, il faut se dire bravo à la fin de chaque nouvelle journée passée sans sucre. Ce n’est pas rien de nager à contre-courant d’un système qui nous incite constamment à ingérer des produits sucrés et transformés. Ce n’est pas rien de trouver la force de réprimer ses envies malsaines, et ce n’est pas rien d’avoir le courage de dire à ceux qu’on aime qu’on ne partagera pas avec eux le gâteau qu’ils ont mis tant de soin à préparer.
Alors oui, il y a de quoi être fier de respecter son engagement alors que tout nous pousse à flancher.
Mais derrière tous ces efforts il y a, vous pouvez me croire sur parole, des bénéfices « plus plus plus » qui se profilent à l’horizon.
Les effets et les bienfaits de l’arrêt du sucre
La perte de poids / la perte de gras : oui, arrêter le sucre fait maigrir !
Le premier effet de l’arrêt du sucre qui m’a sauté aux yeux, et aux yeux des autres, c’est le poids que j’ai perdu au bout de quelques semaines. J’ai toujours été mince, mais j’avais une petite couche de graisse située au niveau abdominal. Il aura fallu peu de temps pour que les personnes de mon entourage me fassent la remarque : « dis donc, tu as fondu toi ! ».
En fait j’ai littéralement « dégonflé » : mon visage s’est affiné et le reste de mon corps a séché en bonne et due forme. La petite couche de graisse que je possédais au niveau du ventre a disparu et mes muscles se sont davantage dessinés.
Au total, en deux ans, j’ai perdu 5 kilos. Je n’ai pas mesuré mon pourcentage de graisse corporelle mais il doit être très bas. Tout cela en mangeant beaucoup, beaucoup (en me forçant d’ailleurs par moment pour ne pas perdre plus de poids).
Je suis la preuve que les produits sucrés ont vraiment une incidence sur la prise de masse grasse, et que si vous voulez perdre du poids, eh bien ça vaut la peine de ne plus en consommer.
Moins de fatigue : oui, arrêter le sucre permet de booster son énergie !
Autre effet notoire : finis les gros coups de barre qui anéantissent ma capacité à faire quelque chose de ma journée. Fini le cercle vicieux de « je déprime alors je mange un truc sucré qui va me faire du bien » pour ensuite retomber en hypoglycémie et donc dans une sensation de mal-être…
Cela faisait déjà des années que je ne mangeais plus d’aliments sucrés au petit déjeuner, comme je l’explique dans cet article. Mais le fait de ne plus manger de pâtisseries en guise de desserts ou de goûters a vraiment transformé l’énergie dont je dispose au quotidien. Je suis plus alerte, moins dans le brouillard, et c’est un vrai bonheur. Je crois que c’est la façon qu’a mon corps de me dire merci de ne plus l’empoisonner.
Un immense sentiment d’accomplissement : oui, arrêter le sucre permet de développer sa force mentale !
Évidemment, il ne faut pas oublier la satisfaction qu’il y a à réussir à tenir un engagement envers soi-même. Et surtout à le tenir alors que TOUT dans notre environnement nous pousse à flancher.
Si vous y arrivez, vous pouvez vous dire avec certitude que vous êtes quelqu’un de fort.
Les bénéfices de l’arrêt du sucre prouvés par la science
D’autres bienfaits de l’arrêt du sucre sur la santé ont été prouvés par la science.
- Tout d’abord, une peau avec moins de rides et d’imperfections. Ça pour être honnête je ne l’ai pas remarqué chez moi : mes rides et mes imperfections sont toujours là 😉
- Moins d’inflammation (le sucre est acidifiant et inflammatoire). Je n’ai pas vraiment d’inflammations à la base donc je ne peux pas vous dire ce qu’il en est. Mais, au vu des recherches scientifiques, mon corps est certainement moins acidifié qu’avant.
- Un meilleur microbiote : le sucre nourrit les mauvaises bactéries de la flore intestinale et réduit la diversité de cette dernière. Arrêter de manger du sucre c’est donner la chance à son microbiote de fonctionner de façon optimale.
- Un cerveau en meilleur état : les recherches commencent à s’intéresser à la consommation de sucre et sa probable incidence sur le développement de maladies dégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.
Et la performance sportive alors, a-t-elle besoin de sucre ?
Une question qui va intéresser les sportives et les sportifs : est-ce que les performances physiques diminuent lorsqu’on ne mange plus de produits sucrés ? Les muscles ont besoin de glucose, alors il pourrait sembler logique que les sucreries aident nos biscoteaux à produire de l’énergie…
Et bien non, mais je répondrai en détail à cette question dans un prochain article, parce qu’elle en mérite un à elle toute seule 😉
De même, je vous partagerai mes conseils et mes recettes pour allier efficacement arrêt du sucre et pratique sportive. Je vous dirai tout de mon organisation quotidienne pour respecter mon engagement – arrêter le sucre – tout en continuant à progresser au niveau sportif !
En attendant, n’hésitez pas à me suivre sur Instagram où vous retrouverez déjà de nombreux conseils.
Pour conclure : Oui, arrêter le sucre en vaut la peine !
Bon vous l’aurez compris, je suis devenue une fervente défenseuse d’une alimentation sans sucre. Pour la simple et bonne raison que je l’ai testée, et que j’ai éprouvé les bienfaits de l’arrêt du sucre sur ma santé physique et mentale.
Bien sûr, ce n’est pas tous les jours facile d’avoir pris la décision d’arrêter. Certaines journées sont plus dures que d’autres et lorsqu’on les subit, on se réconforterait bien avec une poignée de Schokobons… Surtout en hiver.
C’est là où il faut être plus fort que le commun des mortels. C’est là où il faut garder en tête que malgré ce que notre système de récompense veut nous faire croire, arrêter de manger du sucre, c’est arrêter de violenter son corps. Renoncer au principe de plaisir (dont l’envie est temporaire) pour choisir un mode de vie qui nourrit sa santé (physique ET mentale) sur le long terme, c’est s’engager sur le chemin de l’accomplissement de soi, et ça… ça vaut tous les Schokobons du monde !
Alors je vous envoie tout mon courage si vous prenez cette décision, qui sera peut-être celle de votre vie, qui sait 😉
Sources
Allouche R. Sucre : l’ennemi public n°1: Prédiabète, diabète, NASH, prise de poids… Agissez avant qu’il ne soit trop tard. Ed. Albin Michel, 2024.
Danby FW. « Nutrition and aging skin: sugar and glycation. » Clin Dermatol. 2010 Jul-Aug;28(4):409-11.
Gillespie KM, Kemps E, White MJ, Bartlett SE. « The Impact of Free Sugar on Human Health-A Narrative Review. » Nutrients. 2023 Feb 10;15(4):889.
Lustig R. Sucre l’amère vérité. Ed. Thierry Souccar, 2017.
Satokari R. « High Intake of Sugar and the Balance between Pro- and Anti-Inflammatory Gut Bacteria. » Nutrients. 2020 May 8;12(5):1348.